•  

    Le chronochosetrose 3

     

    Abélard et Héloïse

     

    Roman à l’eau de rose ?

    Non, c’est la vérité,

    Car même sans la chose*,

    L’amour n’a pas manqué.

     

    * Voir aussi "Le mot et la chose", poème galant de l'abbé de Lattaignant (1697-1779) sur  https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Mot_et_la_Chose_(Lattaignant)

     

                        

    (Troisième contribution de Dông Phong à « Chronochosetrose », jeu poétique de Temps-Pestif, le blog d’An Amzer Poésies).

     

     

     


    2 commentaires
  •  

    Le chronochosetrose 2

      

    Çà m’a rendu tout chose,

    De la voir se faner

    Jour après jour, la rose

    Dont l’amour m’a comblé.

                        

    (Deuxième contribution de Dông Phong à « Chronochosetrose », jeu poétique de Temps-Pestif, le blog d’An Amzer Poésies).

     

     

     

     


    3 commentaires
  • Le chronochosetrose 1

      

    La vie est pauvre chose,

    Mais elle est toujours belle,

    Malgré les ans, ma rose,

    Beauté intemporelle.

                        

    (Première contribution de Dông Phong à « Chronochosetrose », jeu poétique de Temps-Pestif, le blog d’An Amzer Poésies).

     

     

     

     


    3 commentaires
  •  

    Monologue 12

     

    De plus en plus débiles,

    Les cauchemars défilent.

    Holà, réveille-toi,

    Et reprends ton sang-froid !

     

                   1.1.2016

     

     

     

     

                 

     

     


    2 commentaires
  •  

    Papy, conte-nous ta terre lointaine (20) 

     

    20. Les rois de la cuisine

      

    - Que fais-tu là, papy ? Pourquoi allumes-tu trois baguettes d’encens sur le petit autel que tu as posé près de la gazinière.

     

    - Mes chers petits-enfants, nous sommes aujourd’hui à sept jours avant le Têt, le nouvel an lunaire. Les trois rois de la cuisine qui y résident vont monter au ciel pour rapporter à l’Empereur de Jade ce que nous avons fait de bien et de mal dans notre maison pendant toute l’année écoulée. Je suis en train de leur souhaiter un bon voyage, en les priant de faire un rapport favorable à notre égard. J’espère que vous avez été sages pendant toute l’année ! Sinon gare à ce qu’ils vont raconter sur vous à l’Empereur de Jade !

     

    - Mais nous ne les voyons jamais dans la cuisine !

     

    - Ils sont invisibles, pourtant ils sont toujours présents pour observer et enregistrer tout ce que nous faisons et disons chaque jour ! Vous allez comprendre pourquoi à travers leur légende.

     

    Autrefois, à une époque très, très ancienne, il y avait un jeune homme né dans une famille très pauvre du nom de Trương, mais qui était très intelligent et très assidu dans ses études. Il avait perdu ses parents assez tôt, mais il se débrouillait bien pour gagner sa vie, tout en persévérant à étudier tout seul les livres classiques et l’histoire, dans l’espoir d’une réussite future. Malgré son état d’orphelin, il était très apprécié par beaucoup de gens, grâce à son honnêteté, et à sa persévérance laborieuse dans les études.

     

    Une très belle jeune fille du village voisin tombait amoureuse de lui, alors qu’elle avait beaucoup de prétendants, des beaux partis, qui la poursuivaient de leur assiduité. Mais elle n’aimait que ce garçon orphelin. On racontait une chose curieuse à propos de ces deux jeunes gens : ils adoraient tous les deux allumer des feux quand ils se rencontraient, ou même quand ils étaient tout seuls. Quand ils n’étaient encore que de jeunes gamins, ils aimaient déjà allumer des torches qu’ils promenaient en courant dans la nuit, malgré les remontrances de leurs parents. Ils aimaient aussi tous les deux attraper les lucioles qui voletaient dans la nuit.

     

    Il y avait aussi, dans un autre village voisin, mais un peu plus éloigné, un étudiant qui adorait également allumer des feux et qui se servait de leur lumière pour lire et apprendre ses leçons. Sa passion du feu le faisait souvent gronder par ses parents. Cependant, un devin réputé avait prédit que ce garçon était destiné à devenir plus tard un grand mandarin.

     

    Les contemporains appelaient les villages de ces trois jeunes gens les « Villages des Trois Feux ».

     

    Revenons au premier garçon, le fils de la famille des Trương, qui progressivement avait bien grandi, et avait fini par épouser la jeune fille du village voisin. Il était alors très heureux dans sa vie bien stabilisée, et il était plus résolu que jamais à poursuivre ses études dans l’espoir de se bâtir une situation sociale des plus honorables.

     

    Quand le roi annonça l’ouverture prochaine du concours trisannuel de lettrés, tous les candidats potentiels se mirent en route vers la capitale pour y participer. Parmi eux, on trouvait naturellement le fils des Trương.

     

    La route à la capitale était longue, très longue, et le fils des Trương n’avait vraiment pas de chance, car il tomba gravement malade et dut rebrousser chemin pour rentrer se faire soigner dans son village natal. Hélas, sa maladie était incurable : c’était la lèpre. Et malgré les soins dévoués de sa chère femme, il désespérait complètement, et c’était :

     

    La vie s’éteint derrière la porte étroite

    On met de côté les rêves de duc et de marquis.

     

    Conscient de son sort, mais il aimait aussi beaucoup sa femme, il pensa un jour aux deux mots « se sacrifier », car seul son sacrifice pouvait exprimer tout son amour pour elle. Il dit alors à sa femme, d’une voix entrecoupée de sanglots mais bien résolue : « Quitte-moi et va te remarier, car le destin commun de notre couple s’arrête ici. Si tu me restes fidèle, cela ne t’amènera que des malheurs. Je ne veux pas que celle que j’aime le plus au monde souffre à cause de moi. Me quitter et te remarier, c’est m’aimer, fais-moi s’il te plaît cette dernière faveur ».

     

    La femme, en pleurant, répondit : « Nous sommes femme et mari, et quoi qu’il arrive, nous devons rester ensemble toute notre vie jusqu’à la mort », et refusa énergiquement la proposition de son mari. Mais celui-ci répliqua : « Si tu ne m’écoutes pas, je me suiciderai, car je ne veux pas que tu souffres à cause de moi ». Finalement, craignant qu’il allât se supprimer, elle accepta qu’ils se séparassent.

     

    Dix années s’étaient écoulées, et la femme s’était remariée, devenant la femme d’un mandarin préfet qui n’était autre que cet ancien étudiant qui aimait jouer avec le feu au village voisin. Comme elle était très belle, il l’aimait passionnément et la gâtait sans compter. Mais elle, bien qu’elle vécût dans un palais aux étages peints de vermeil et de pourpre, elle pensait sans arrêt à son ancien mari : « Où est-il maintenant, que fait-il, est-il vivant ou mort ? ». Ces tristes sentiments la dévoraient jour et nuit.

     

    Quant au fils des Trương, après s’être séparé de sa femme, il avait quitté le pays sans laisser de trace, allant mendier par ci par là, avec sa besace et son bâton. Puis un jour, sous quelque influence céleste, il passa devant le palais du préfet. À ce moment, la femme qui pensait toujours à son ancien mari, aperçut un mendiant devant la porte du palais et eut la prémonition que c’était lui. Elle ordonna aux gardes d’aller le quérir et l’inviter à venir dans la cour de la préfecture. A peine s’étaient-ils reconnus et échangé quelques paroles entrecoupées de sanglots, voilà que résonnèrent les sabots des chevaux qui s’approchaient au galop : le préfet revenait de la chasse avec son escorte.

     

    Dans un coin de la cour du palais, il y avait toujours une meule de paille et des bûches préparées à l’avance pour rôtir les gibiers dès que les chasseurs en ramenaient à leur retour. Affolée, la femme cacha son ancien mari dans la paille, et celui-ci, pour ne pas se montrer, s’y enfonça le plus profondément possible, jusqu’au milieu de la meule. Hélas, dès leur arrivée, les soldats du préfet lancèrent immédiatement un gros gibier sur la paille et les bûches et allumèrent un grand feu. Encore plus paniquée, la femme se jeta en hurlant dans le bûcher pour sauver son homme, mais les flammes l’ont vite enveloppée. Le préfet bouleversé lui aussi, ne comprenant pas pourquoi sa femme s’était jetée dans le feu, se précipita à son tour dans le brasier pour l’en arracher. Les voilà morts tous les trois carbonisés dans le même foyer.

     

    L’Empereur de Jade, trouvant que c’était une histoire d’amour bien fâcheuse et trop injuste, invita leurs âmes à la cour céleste pour les consoler. Il leur octroya ensuite le titre de rois de la cuisine et leur confia la charge de surveiller les foyers de ce bas monde. 

     

    Depuis, ces trois personnages vivent toujours ensemble côte à côte, s’occupant du feu de la cuisine des humains, tout en surveillant chaque maisonnée. Mais ils sont là aussi pour aider les habitants de la maison en cas de besoin. Et tous les ans, une semaine avant le nouvel an, ils remontent au ciel pour faire leur rapport à l’Empereur de Jade. Puis ils reviendront dans la cuisine de la maison au premier jour de l’an pour accomplir de nouveau leur mission pendant toute l’année suivante.

     

    C’est pourquoi, mes chers petits-enfants, je leur fais une offrande pour leur souhaiter un bon voyage. Venez donc les saluer et leur dire au-revoir !

     

     

    Sources.

     

    ‘‘Sự tích Ông Đầu Rau’’ (‘‘La légende de Monsieur Pierre du Foyer’’), in Nguyễn Đổng Chi, Kho tàng truyện cổ tích Việt Nam (Le trésor des légendes et des contes du Việt Nam), op. cit., t. 1, pp. 207-214.

     

    ‘‘Les Génies du Foyer’’, in Phạm Duy Khiêm, Légendes des Terres Sereines, op. cit., pp. 37-43.

     

    Lê Ngọc Hòa, ‘‘Văn hóa lửa qua truyền thuyết Ông Táo ở Việt Nam’’ (‘‘La culture du feu à travers la légende de Ông Táo au Việt Nam’’), Tạp chí Nha Trang, N° 90, mars 2003, pp. 82-86.

     

      


    4 commentaires



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires