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    La cabanafort 3

                (Jeu poétique de Temps-Pestif)

     

    Souvent, pour m’évader des murs de mon EHPAD,

    Je fais en rêve une cabane au Canada.

    Elle est bien sûr fort belle en plein été indien,

    Elle est toujours ouverte à mon ami le vent,

    Elle laisse venir les ours et les élans.

    Elle vous recevra, si vous le voulez bien.

     

                                   4.11.2021

     

     


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    Le réverbère 3

               (Jeu poétique de Temps-Pestif)

     

               Les réverbères de l’Avent,

        Du matin jusqu’au soir, rallument et éclairent

               Mon carnet de vers solitaires.

               MERCI à Temps-Pestif, vraiment !

     

                        5.12.2021

     


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                          La cabanafort 2

                (Jeu poétique de Temps-Pestif)

     

    C’est le Fort Alamo des damnés de la terre,

    Où se sont concentrées tant de grandes misères.

    Ce grand bidonville de cabanes branlantes,

    Ce nom d’une ville me paraît bien bidon :

    Ce sont des refuges faits de vieux cartons !

    Ce voyage à Rio souvent encor me hante.

     

                                   1.11.2021

     


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                            La cabanafort 1

                (Jeu poétique de Temps-Pestif*)

     

    Tel un sombre ermite qui vivait autrefois

    Isolé du monde dans sa cabane en bois,

    Je passe mes longues journées à gamberger,

    Je rêve d’en sortir chaque fois qu’il fait beau.

    Je suis pourtant dans un EHPAD de bon niveau …

    Je remercie ce jeu qui m’a fort secoué.

     

    31.10.2021

     

    * Voir le règlement sur http://temps-pestif.over-blog.org/2021/10/la-cabanafort.html 


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  • Hồ  Xuân  Hương (2)

    Une poétesse rebelle

     

    Đèo Ba Đội

     

    Một đèo, một đèo, lại một đèo,

    Khen ai khéo tạc cảnh cheo leo.

    Cửa son đỏ loét tùm hum nóc,

    Hòn đá xanh rì lún phún rêu.

    Lắt lẻo cành thông cơn gió thốc,

    Đầm đìa lá liễu giọt sương gieo.

    Hiền nhân quân tử ai là chẳng,

    Mỏi gối chồn chân vẫn muốn trèo.

         

    Traduction :

                            Le col de Ba Đội1

     

    Un col, un col, encore un col,

    Loué soit celui qui sculpta ce paysage suspendu loin du sol.

    Une porte vermeil rougeoie sous son faîte touffu,

    Un rocher verdit couvert d’un mince manteau moussu.

    Courbant les branches de pin un tourbillon force son chemin,

    Trempant la feuille de saule perle la rosée du matin.

    Des sages, des hommes bien nés, personne ne veut renoncer,

    Genoux fourbus, pieds meurtris, tous désirent encore escalader.   

      

    1. Célèbre site montagneux de la province de Thanh Hóa.

     

     

     

     

     


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  • Hồ  Xuân  Hương (1)

    Une poétesse rebelle

     

    Nous ne savons pas grande chose de la biographie de cette poétesse viêtnamienne, sa vie n’étant devinée qu’à travers ses poèmes et quelques textes de ses contemporains. Nous savons qu’elle vit le jour à la fin du XVIIIe siècle près de Quỳnh Lưu, dans la province de Nghệ An. Même l’identité de son père est encore sujet de discussion : s’agissait-il de Hồ Sĩ Danh (1706-1783) ou de Hồ Phi Diễn (1703-1786), tous les deux étant des lettrés ? Ayant perdu son père très tôt, elle suivit sa mère (une ‘‘épouse secondaire’’) vivre au village de Khán Xuân, près du lac de l’Est, dans la banlieue de Hanoi : ce village était probablement à l’origine de son prénom Xuân Hương qui signifie Parfum Printanier. Très instruite, elle n’avait eu néanmoins qu’une vie amoureuse fort peu enviable : elle fut mariée au moins deux fois, mais toujours en tant qu’épouse secondaire, une fois avec le préfet de Vĩnh Tường, et une deuxième fois, après la mort de ce dernier qu’elle pleura amèrement dans un poème, avec un certain chef de canton nommé Cóc (Crapaud).

     

    Décédée probablement dans les années 1820, Hồ Xuân Hương nous a légué une soixantaine de poèmes de facture classique mais écrits en nôm, c’est-à-dire en langage vernaculaire. Ces poèmes, à première vue très anodins, décrivent des objets ou des situations banals. Mais dans une lecture plus attentive, ils chantent en réalité le sexe et les jeux de l’amour, parfois avec des images très crues, tout en exprimant des critiques féroces de l’establishment de l’époque : notables polygames, lettrés prétentieux ou bonzes lubriques. Ces poèmes offrent ainsi à Hồ Xuân Hương une place unique de ‘‘poétesse rebelle’’ dans la littérature viêtnamienne.

     

    Depuis 1964, on lui attribue aussi un recueil de poèmes écrits à la fois en chinois et en nôm intitulé Lưu hương ký (Mémoire d’exil), mais son authenticité est encore sujet de controverse.

     

     

    Cái quạt

     

    Mười bảy hay là mười tám đây,

    Cho ta yêu dấu chẳng rời tay.

    Mỏng dầy chừng ấy, chành ba góc,

    Rộng hẹp đường nào cắm một cay.

    Càng nóng bao nhiêu thời càng mát,

    Yêu đêm chưa phỉ lại yêu ngày.

    Hồng hồng má phấn duyên vì cậy,

    Chúa dấu vua yêu một cái này.

     

     

     

    Traduction :

     

    L'éventail

     

    Son nombre de dix sept ou dix huit1 

    Le fait aimer et les mains ne le quittent plus.

    Mince ou épais, il s'évase toujours en triangle,

    Large ou étroit, le tenon s'y étrangle.

    Plus il fait chaud, plus il offre de la fraîcheur,

    On l'aime la nuit, et de jour encore plus d'ailleurs.

    Rose ou poudré, son sort dépend de sa glu2,

    Mais les princes le couvrent, et les rois l'adorent, ce petit truc. 

     

     

    1 : Est-ce le nombre des lattes de l'éventail ou l'âge d'une jeune femme ?

    2 : L'éventail est formé de papier plissé fixé sur des lattes avec une colle végétale. 

     

     

     

     

     


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    Le parfum du brouillard

     

                                                                  À Uyên et Liêm (Dalat)

     

    Ce parfum de brûlé

    Dans le brouillard léger

    Est bien loin de l’encens,

    Mais il remue mes sens,

    Me rappelant Dalat1

    Sous les nuages bas,

    Quand, quittant mon Delta

    La première fois,

    J’y fis un bref séjour,

    Mais merveilleux, ma foi,

    De trois tout petits jours.

     

    En ces années de guerre,

    Les plateaux n’étaient guère

    Très faciles d’accès,

    Avec des cars chargés,

    Et parfois mitraillés.

     

    Enfin voilà Dalat

    Sous un léger brouillard,

    Sentant, oh vraiment bon,

    Un feu dans les vallons,

    Cette fumée des bois,

    Ma madeleine à moi.

     

                                 3.10.2007

      

    1. Belle station climatique se trouvant à 320 km au nord-est de Saigon, dans les hauts plateaux à 1 475 mètres d’altitude.


     


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