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Des poètes de ma terre lointaine (p. 22)
Hồ Xuân Hương (10)
Une poétesse rebelle
Sư hổ mang
Chẳng phải Ngô, chẳng phải ta,
Đầu thì trọc lóc, áo không tà.
Oản dâng trước mặt dăm ba phẩm,
Vãi núp sau lưng sáu bảy bà.
Khi cảnh, khi tiu, khi chũm chọe,
Giọng hì, giọng hỉ, giọng hi ha.
Tu lâu có lẽ sẽ lên sư cụ,
Ngất nghểu tòa sen nọ đó mà.
Traduction par Dông Phong :
Le bonze cobra1
Il n’est ni de Chine ni de notre pays2,
Rasibus est son crâne et non ourlés ses habits.
En public il se contente des gâteaux de riz offerts en quelques cônes3,
Mais en cachette six ou sept dévotes lui sont très bonnes.
Ponctué de coups de gong, de clochette et de cymbale,
La voix pleurnicharde ou joyeuse, il braie comme un âne.
À force de jouer au moine, il finira bien Vénérable,
Pour se jucher sur un trône de lotus4 honorable.
1. ‘‘Bonze cobra’’ : expression pour désigner les bonzes qui transgressent les règles d’ascèse du bouddhisme (interdiction de manger des aliments d’origine animale, de boire de l’alcool, d’avoir des relations sexuelles, etc…).
2. Les textes et les prières bouddhistes étaient souvent en sanskrit que les gens du peuple ne comprenaient pas.
2. C’est-à-dire qu’il est bien végétarien dans le respect de l’ascèse.
3. Siège des bouddhas.
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