• Hồ Dzếnh (2)

    Un poète bi-culturel

     

     Màu cây trong khói1

     

    Trên đường về nhớ đầy,

    Chiều chậm đưa chân ngày,

    Tiềng buồn vang trong mây…

     

    Chim rừng quên cất cánh,

    Gió say tình ngây ngây,

    Có phải sầu vạn cổ

    Chất trong hồn chiều nay ?

     

    Tôi là người lữ khách,

    Màu chiều khó làm khuây,

    Ngỡ lòng mình là rừng,

    Ngỡ hồn mình là mây,

    Nhớ nhà châm điếu thuốc,

    Khói huyền bay lên cây.

     

                             (Quê ngoại)

      

    1. Dans des publications ultérieures, ce titre a été changé en Chiều ou Soir.

     

    Traduction :

     

     

    Couleur des arbres dans la fumée

     

    Tant de nostalgie remplit le chemin du retour,

    Le soir tarde à chasser le jour,

    La tristesse résonne dans les nuées…

     

    Les oiseaux de la forêt oublient de s’envoler,

    Même le vent semble s’enivrer,

    Dix mille années de tristesse accumulée

    Se cristallisent-elles en cette soirée ?

     

    Je suis le voyageur étranger

    Que les couleurs du soir n’arrivent pas à amuser,

    Prenant mon cœur pour la jungle,

    Prenant mon âme pour un nuage,

    Nostalgique, j’allume ma pipe âcre,

    Et sa fumée noire s’envole dans les arbres.

     

     

     


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  • Hồ Dzếnh (1)

    Un poète bi-culturel

     

     

    De son vrai nom Hà Triệu Anh en viêtnamien ou Hồi Tsìu Díng en cantonnais, Hồ Dzếnh (v. 1919-1991) était le fils d’un pharmacien ambulant chinois et d’une batelière viêtnamienne. Son nom de plume, Hồ Dzếnh, est une légère déformation de son nom chinois Hồi Díng. Journaliste et écrivain, Hồ Dzếnh nous a légué des œuvres écrites en viêtnamien, des romans, des nouvelles, et des recueils de poésie, dont les plus connus sont Quê ngoại (1943, Le pays de ma mère) et Hoa xuân đất Việt (1945, Fleurs printanières de la terre viêtnamienne) dans lesquels il chante sa double culture. Malheureusement, après 1955, sous le régime communiste, Hồ Dzếnh dut travailler comme mécanicien à la gare de Gia Lâm, dans la banlieue de Hanoi, et jusqu’à sa mort, il n’a pratiquement plus rien publié.


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  • Nguyễn Bính (13)

    Chantre de l’amour et rebelle des temps modernes 

                                                    

                                                                               Tỉnh giấc chiêm bao

     

    Chín năm đốt đuốc soi rừng,
    Về đây ánh điện ngập ngừng bước chân.
    Cửa xưa mành trúc còn ngân,
    Góc tường vẫn đọng trăng xuân thưở nào.
    Làng xa, bản nhỏ, đèo cao,
    Gió bay tà áo chiêm bao giữa chừng.
    Anh về luyến núi thương rừng,
    Nhớ em đêm sáng một vùng thủ đô.
    Bồi hồi chuyện cũ năm xưa,
    Gặp nhau lần cuối ... trang thư nhạt nhoà.
    Thư rằng: "Thôi nhé đôi ta
    Tình sao không phụ mà ra phụ tình.
    Duyên nhau đạ dựng trường đình,
    Mẹ em đã xé tan tành gối thêu ..."
    Trăng khuya sáng núi gương đèo,
    Anh đi, thư vẫn nằm đeo bên mình.
    Lửa sàn nét chữ chên chênh,
    Nếp thư đến rách chưa lành vết thương.
    Đằm đằm hoa sữa lên hương,
    Chân anh vẫn bước trên đường cái đây.
    Nẻo hồ, song cửa lá bay,
    Sáng chưng bóng dáng bao ngày yêu xưa.

    Trăm năm đã lỡ hẹn hò,
    Cây đa bến cũ con đò còn không ?
    Tình cờ gặp giữa phố đông,
    Em đi ríu rít tay chồng tay con.
    Nét cười âu yếm môi son,
    Áo bay chắc buổi trăng tròn sánh vai ....

    Chín năm bão tối mưa ngày,
    Nước non để có hôm nay sáng trời.
    Em đi hạnh phúc hồng tươi,
    Anh nhìn tận mắt cuộc đời đẹp sao !
    Sắc hương muôn nẻo tuôn trào,
    Tiếc mà chi giấc chiêm bao một mình.

    Anh về viết lại thơ anh,
    Để cho bến mát cây xanh đôi bờ,

    Cho sông cho nước tự giờ
    Chẳng còn lỡ chuyến con đò sang ngang,
    Lứa đôi những bức thư vàng
    Chẳng còn chữ chữ hàng hàng lệ rơi.
    Chim hồng, chim nhạn, em ơi,
    Trên nền gối cưới đời đời yêu nhau.

                                 
    (Báo Trăm hoa, Hà Nội, 9/2/1956) 


                            
    Traduction :

     

    Se réveiller après le rêve

     

    Après neuf années1 passées à brûler des torches pour éclairer la forêt,

    De retour ici dans la lumière électrique, j’hésite à avancer.

    Devant la vieille porte, le rideau en bambou continue de tintinnabuler,

    Sur le coin du mur, séjourne encore la lune des printemps écoulés.

    Les villages lointains, les petits bourgs, les cols escarpés,

    Et ce vent qui vous dévêtit, hantent encore mes rêves à moitié terminés.

    Je suis revenu, mais mon cœur reste attaché aux forêts et aux montagnes,

    Et brusquement je pense à toi cette nuit dans les lumières de la capitale.

    Troublé, je me rappelle notre ancienne histoire des années passées,

    Quand nous nous rencontrâmes la dernière fois…dans une lettre à l’encre presque effacée.

    Cette lettre qui dit : ‘‘C’en est fini de nous deux,

    L’amour n’a pas trahi, mais ça tourne mal,

    Nous espérions construire ensemble un destin digne des dieux,

    Mais ma mère a déchiré en mille morceaux  notre oreiller nuptial…’’

    La nuit au clair de lune, ou dans la lueur de l’aube éclairant les cols de montagne,

    Je marchais, et la lettre portée intimement restait ma fidèle compagne.

    Le feu en a bien altéré l’écriture,

    Mais la lettre pliée et repliée, presque déchirée, n’adoucissait pas mes blessures.

    Impassibles, les fleurs de lait2 exhalaient leur parfum,

    Et jour après jour, mes pieds avançaient sur le grand chemin.

    Aujourd’hui, près du lac, à ma fenêtre des feuilles s’envolent,

    Et soudain s’illumine le souvenir des jours passés de nos amours folles.  

    Oh, nous avons raté notre promesse de cent ans3,

    Le banian est-il encore sur le quai, et la barque y attend-elle encore les passants ?

    Par hasard je t’ai rencontrée dans une rue bondée,

    Très occupée avec ton mari et ta nombreuse portée,

    Un sourire affectueux sur tes lèvres de vermeil rougies,

    Dans une robe froufroutante de dame mure épanouie…

    Neuf années de tempêtes et de pluies,

    Par monts et par vaux, voilà enfin une matinée embellie.

    Tu vis un bonheur de roses fleuri,

    Et de mes yeux, je suis heureux de l’avoir vu !

    Mille parfums coulent de toutes parts,

    Inutile de me morfondre encore tout seul dans mon cauchemar.

    Je rentre corriger mon poétique ouvrage,

    Pour que les arbres reverdissent et rafraîchissent les deux rivages,

    Pour que l’eau de la grande rivière

    Ne loupe plus le passage de la batelière,

    Pour que les amoureux dans leurs lettres pleines de charme

    N’écrivent plus des lignes ressemblant aux coulées de larmes.

    Oui, petite sœur, pour que les oies sauvages et les hirondelles4 

    Puissent sur l’oreiller nuptial vivre leurs amours éternelles.

     

                                           (Publié dans Les cents fleurs, Hanoi, 9/2/1956)5

     

    1. Ce poème étant publié en 1956, ces ‘‘neuf années’’ nous reportent à 1947, c’est-à-dire au début de la ‘‘Guerre d’Indochine’’ contre les Français.

    2. Hoa sữa ou fleur de lait : arbre à fleurs rouge laiteux.

    3. ‘‘Cent ans’’ :  fidélité pour toute la durée d’une vie humaine.

    4. Oie sauvage et hirondelle : symboles des voyageurs partis au loin.

    5. Ce poème allégorique publié en 1956 dans Trăm hoa (Les cents fleurs) pendant le mouvement de contestation libertaire Nhân văn – Giai phẩm (Humanisme – Belles lettres) traduit toute l’amertume des anciens combattants nationalistes qui, après la victoire contre les Français, se sentaient trahis par la dictature du régime communiste du Nord Vietnam. Il ne figure pas dans la publication ‘‘officielle’’ récente Nguyễn Bính, Thơ và đời (Nguyễn Bính, Poésie et vie), Nhà xuất bản văn học, Hanoi, 2005.

     




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  • Nguyễn Bính (12)

    Chantre de l’amour et rebelle des temps modernes 

                                                    

    Lỡ duyên

     

    Than ôi, nàng sắp lấy chồng,
    Sắp mang pháo đỏ rượu hồng tiễn tôi,
    Xe hoa sắp đón nàng rồi
    Mang nàng về với cuộc đời chồng con.

     
    Riêng tôi sắp sửa đón buồn
    Để mang tim héo, để hồn hết mơ.
    Nàng đi còn có bao giờ
    Ngoảnh trông lại kẻ se tơ lỡ làng ?

    Pháo ơi, đừng nổ rộn ràng,
    Đừng phô sắc thắm, đừng làm ta say.
    Biết đâu chịu khổ thế này,
    Thà rằng đừng sống những ngày yêu đương.

    Bao giờ cho vơi cơn buồn,
    Cho tan thương nhớ, cho hồn thảnh thơi ?
    Bao giờ ráo lệ nàng ơi,
    Để tìm duyên mới cho tôi hết buồn ?

     

    Traduction :

      

    Destin raté

     

    Hélas, vous allez bientôt vous marier,

    Vos pétards rouges et votre vin chaud vont me renvoyer,

    La voiture nuptiale ne tardera pas à venir vous chercher

    Et vous conduire vers votre vie d’épouse et de mère pour l’éternité.

     

    Mais moi je vais bientôt accueillir la tristesse,

    Mon cœur se fanera, et mon âme n’aura plus de rêve.

    Partie, vous arrivera-t-il de vous retourner

    Pour voir celui qui file un destin raté ?

     

    Ô pétards, n’explosez pas votre joie trop vive,

    Ne montrez pas vos belles couleurs, ne me rendez pas ivre.

    Si je savais que ma misère allait prendre un tel tour,

    Je me serais gardé d’avoir vécu ces jours d’amour.

     

    Quand verrai-je ma tristesse diminuée,

    Ma nostalgie diluée, et mon âme apaisée ?

    Oui Madame, quand mes larmes sécheront-elles enfin,

    Pour que je sois moins triste en cherchant un nouveau destin ?

      

    Nota. En viêtnamien, le mot duyên a plusieurs significations complémentaires les unes des autres : sort prédestiné, chance, union, lien conjugal, charme. 

     

     


     


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  • Nguyễn Bính (11)

    Chantre de l’amour et rebelle des temps modernes 

                                                    Trưa hè

     

    Trưa hè một buổi nắng to,
    Gió tây nổi, cánh đồng ngô rào rào.
    Con đường thấp, con đê cao,
    Bọn người đi chợ rẽ vào đồng ngô.
    Tiếng cười chen tiếng nói to,
    Dáng chừng trong bọn có cô chưa chồng ?

     

     

     

    Traduction :

      

    Un midi d’été

     

    En ce midi d’été sous le soleil brûlant,

    Le vent d’ouest s’est levé et le champ de maïs bruit doucement.

    Sur la piste longeant la haute digue,

    Vers le champ de maïs un groupe de retour du marché bifurque.

    Des rires bousculent des voix enjouées,

    Peut-être dans la bande y a-t-il une demoiselle pas encore mariée ?

     


     

     


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