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    Monologue 10

     

    Tous ces grands noms que j’ai connus

    Ont de mon cerveau disparu.

    Par chance il y a Internet

    Qui veut bien me les rappeler.

     

                        2.12.2015

     

     

     


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    Chers ami(e)s,

     

    J’ai le plaisir de vous annoncer la parution du très beau recueil d’images et de poèmes, intitulé « Quatre Saisons en l’île de Groix », de notre ami Philippe Dagorne, l’auteur du fameux blog Houles intimes (cliquer sur le lien éponyme de la rubrique « Liens » à droite de cette page).

    Pour lire l’annonce de cette parution, veuillez cliquer sur ce lien :

     

    https://www.facebook.com/events/1041532205902442 

     

    Dông Phong

     

     

     

     


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    Papy, conte-nous ta terre lointaine (18) 

     

     

    18. Le bétel, l’arec et la chaux

      

    - Quelle est la procession qu’on voit sur cette photo, papy ?

     

    - C’est un mariage. La jeune femme en robe jaune et le jeune homme en robe bleue qui marchent en tête sont les mariés.

     

    - Mais ils sont précédés par une jeune fille qui porte un plateau. Qu’y a-t-il sur ce plateau ?

     

    - Regardez cette autre photo en gros plan : sur le plateau, il y a des feuilles de bétel, des noix d’arec et un petit pot en porcelaine qui contient de la chaux éteinte. Maintenant, très peu de gens les chiquent encore, mais le bétel, l’arec et la chaux restent toujours ensemble comme le symbole de la fidélité. Je vais vous expliquer pourquoi.

     

    Il était une fois, à l’époque des rois Hùng, deux frères jumeaux nommés Tân et Lang qui se ressemblaient comme deux gouttes d’eau, tellement que les gens les prenaient souvent l’un pour l’autre. Ils s’aimaient très fraternellement et ne se quittaient jamais.

     

    Malheureusement, quand ils allaient atteindre l’âge de dix-huit ans, leurs parents, des cultivateurs de riz, moururent brutalement dans l’incendie qui ravagea leur ferme. Et les voilà seuls et sans maison ni ressources.

     

    Par charité, Monsieur Lưu, le maître de l’école qu’ils fréquentaient, les adopta et les recueillit dans sa maison familiale. Tân et Lang purent ainsi trouver un asile agréable tout en ayant la possibilité de continuer leurs études auprès d’un bon maître. Et pour remercier leur bienfaiteur, Tân et Lang se proposaient de s’occuper des quelques arpents de rizière que Monsieur Lưu possédait assez loin du village : « Mais nous ne négligerons pas nos études », le rassurèrent-ils d’une seule voix.

     

    Or Monsieur Lưu avait une très jolie fille, du nom de Nhân, qui était en âge de se marier. Et bien sûr, Tân et Lang en tombaient rapidement amoureux tous les deux. De son côté, la jeune fille n’était pas insensible à la cour discrète et élégante de ces deux beaux et brillants étudiants. Elle en fit part à ses parents, et ceux-ci voudraient bien la marier à l’un des deux jumeaux qu’ils appréciaient aussi énormément. Mais lequel choisir ? Ils sont si semblables !

     

    Après mure réflexion, Monsieur Lưu, qui était un homme très sage, trouva un fin stratagème. Il proposa alors à sa fille de servir le dîner aux jumeaux, avec deux bols mais avec une seule paire de baguettes, pendant que lui-même et celle-ci se cacheraient derrière les rideaux pour observer la réaction des deux frères.

     

    Effectivement, au dîner, après moult discussions de politesse, Lang offrit la paire de baguettes à Tân, pour se contenter de manger avec les mains :

     

    - À toi l’honneur de te servir des baguettes, car tu es mon aîné, dit-il respectueusement à Tân.

     

    C’était ce qu’espérait Monsieur Lưu.

     

    - C’est donc Tân l’aîné, dit-il à sa fille. C’est lui que tu dois épouser !

     

    Quelques semaines après, le mariage de Tân et de Nhân fut célébré solennellement en présence de toute la famille Lưu et de nombreux invités. Même Lang, en ravalant sa peine, manifesta beaucoup de joie et d’affection pour son frère et sa nouvelle belle-sœur.

     

    Mais dans les mois suivants, Tân, tout à son bonheur de jeune marié comblé, négligeait son frère et le délaissait souvent. Lang en souffrait beaucoup, mais toujours en silence.

     

    Un jour, Tân et Lang travaillèrent toute la journée à la rizière de Monsieur Lưu, car c’est la saison des labours, et ne rentrèrent que tard dans la soirée à la maison. Lang entra le premier pendant que Tân pansa le buffle.

     

    Croyant que c’était son mari, Nhân se jeta au cou de Lang et l’embrassa amoureusement. Lang essaya de se dégager comme il pouvait en signalant son erreur à sa belle-sœur. Ce fut alors que Tân entra à son tour dans la maison. Et en voyant son frère dans les bras de sa femme, il piqua une épouvantable crise de jalousie. Depuis ce jour-là, Tân négligeait de plus en plus son frère.

     

    Lang souffrait de plus en plus de la situation et, surtout, de l’attitude injuste de son frère. « Il faut que je m’en aille », se dit-il un jour, amèrement.

     

    Puis un matin, n’en pouvant plus, Lang mit quelques affaires personnelles dans un balluchon, et partit sur la route en courant. Après deux jours de voyage, il arriva épuisé au bord d’un grand fleuve qui lui barrait la route. Il s’assit sur la berge et mourut de douleur. Son corps fut métamorphosé en une grosse pierre à chaux.

     

    Quand Tân s’aperçut de la disparition de son frère, il fut pris de remords en se reprochant son égoïsme. Il partit immédiatement à sa recherche, et au bout de plusieurs jours de marche, il arriva aussi au bord du fleuve. Complètement épuisé, il s’appuya sur la grosse pierre à chaux pour se reposer, mais tomba raide mort. Son corps fut transformé en un palmier gracile. Cet arbre fut nommé par la suite aréquier et ses fruits, noix d’arec.

     

    Quant à Nhân, elle fut inconsolable de l’absence de son mari. En partant à sa recherche, elle arriva un jour sur le bord du fleuve. Très fatiguée, elle s’adossa sur le palmier en pleurant. Elle pleurait tellement longtemps qu’elle mourut de dessèchement. Son corps fut changé en une plante grimpante qui s’enroulait sur le palmier. Cette plante, c’est le bétel.

     

    Monsieur Lưu et sa femme s’inquiétaient sérieusement de la disparition de ces trois jeunes gens, dont leur propre fille. Ils en avertirent les autorités municipales du village qui organisèrent des recherches et des battues dans toute la région. Mais leurs efforts furent vains, il n’y avait aucune trace des disparus.

     

    Une nuit, le prêtre taoïste du village apprit par un songe toute l’histoire. Le lendemain, il emmena Monsieur et Madame Lưu, ainsi que les officiels du village au bord du fleuve, et leur montra la pierre à chaux, l’aréquier et le bétel :

     

    « Voilà ce que sont devenus vos enfants », leur dit-il.

     

    Émus, les habitants du village décidèrent d’élever sur place un petit temple à la mémoire des disparus. Sur le fronton de ce temple un panneau fut gravé avec ces caractères : Frères unis, époux fidèles.

     

    *

    *      *

     

    L’été suivant, il y eut une grande sécheresse qui détruisait toute la végétation du royaume. Seuls l’aréquier et le bétel restaient verdoyants.

     

    Ayant appris ce miracle, le roi Hùng se rendit avec toute sa cour jusqu’au bord du fleuve pour admirer les deux seules plantes encore vertes du royaume. Sur les lieux, il se fit raconter l’histoire de Tân, de Lang et de Nhân par les habitants du village qui venaient présenter des offrandes au petit temple.

     

    Intrigué, le roi fit cueillir une noix d’arec et quelques feuilles de bétel et les goûta. L’arec seul était très amer. Mais mâché en même temps qu’une feuille de bétel, le goût en devint plus doux. Tout en continuant de mâcher l’arec et le bétel, il y ajouta un grain de la pierre à chaux. Immédiatement, dans sa bouche se développa une sensation de chaleur sucrée très agréable.

     

    - Mais vous saignez, Sire, lui hurla un courtisan affolé.

     

    Le roi cracha et sa salive était en effet rouge sang. Alors un sage érudit de la cour s’approcha et expliqua :

     

    - Cette couleur rouge est le sang de Tân, de Lang et de Nhân qui se retrouvent à nouveau réunis. Le bétel, l’arec et la chaux représentent bien ce qui est écrit sur le fronton du temple : Frères unis, époux fidèles.

     

    Très ému par cette malheureuse histoire, le roi Hùng fit propager la pratique de chiquer le bétel et l’arec avec de la chaux. Les Vietnamiens qui mâchaient le bétel, l’arec et la chaux avaient la bouche et les lèvres toutes rouges, et les Chinois les appelaient des « Diables Rouges » dans l’antiquité.

     

    Cette pratique s’est perpétuée jusqu’à nos jours, bien qu’il y ait de moins en moins de consommateurs de cette chique. Mais on l’offre encore lors de certaines cérémonies.

     

    Voilà pourquoi, mes chers petits-enfants, dans les mariages, on offre toujours le bétel, l’arec et la chaux pour souhaiter une longue union harmonieuse aux mariés.

     

     

     Sources.

     

    ‘‘Sự tích trầu, cau và vôi’’ (‘‘Légende du bétel, de l’arec et de la chaux’), in Nguyễn Đổng Chi, Kho tàng truyện cổ tích Việt Nam (Le trésor des légendes et des contes du Việt Nam), op. cit., t. 1, 101-103.

     

    ‘‘Le bétel et l’aréquier’’, in Phạm Duy Khiêm, Légendes des Terres Sereines, op. cit., pp. 230-240.

     

     

     

     

     

     

     


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    Rare région sèche en France,

    Aucune rivière en crue,

    Contrairement aux médisances,

    La Bretagne ignore la pluie !

     

                        5.6.2016

      


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    Monologue 9

     

    Comme le vers à soie

    Qui tisse son cocon,

    Ma plume se morfond,

    Crachant des vers sans joie.

     

                 28.11.2015

     

     

     

     

     


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    Bonne Fête à toutes les Mères !

     

    Lòng m

                        Y Vân (1933-1992)

    Lòng m
    bao la như bin Thái Bình dt dào,
    Tình m
    tha thiết như dòng sui hin ngt ngào,
    L
    i m êm ái như đng lúa chiu rì rào,
    Ti
    ếng ru bên thm trăng tà soi bóng m yêu.

    Lòng m
    thương con như vng trăng tròn mùa thu,
    Tình m
    yêu mến như làn gió đùa mt h,
    L
    i ru man mác êm như sáo diu dt d
    N
    ng mưa sm chiu vui cùng tiếng hát tr thơ.

    Th
    ương con thao thc bao đêm trường,
    Con đã yên gi
    c, m hin vui sướng biết bao,
    Th
    ương con khuya sm bao tháng ngày
    L
    n li gieo neo nuôi con ti ngày ln khôn.

    Dù cho m
    ưa gió không qun thân gy m hin,
    M
    t sương hai nng cho bc mái đu bun phin,
    Ngày đêm s
    m ti vui cùng con nh mt nim,
    Ti
    ếng ru êm đm m hin năm tháng trin miên.

     

                                               1952

     

     

    Traduction par Đông Phong :

     

    Cœur de mère

     

    Le cœur de mère est aussi immense que le Pacifique, débordant,

    L’amour de mère est tel un ruisseau sans remous, rafraichissant,

    Ses paroles sont douces comme une rizière du soir qui murmure,

    Berceuses de mère aimée sur le perron quand éclaire la lune.

     

    Le cœur de mère est pour ses enfants la pleine lune d’automne,

    L’amour de mère est le vent qui caresse la surface de l’eau,

    Ses berceuses douces comme une flûte de cerf-volant là-haut

    Se mêlent matin et soir, malgré le soleil et la pluie, aux gazouillis de ses marmots.

     

    Par amour pour ses enfants, elle a veillé tant de nuits,

    Et quand ils s’endorment, comme elle se réjouit,

    Par amour pour ses enfants, elle se débat jour et nuit sans compter

    Ses difficultés pour les élever jusqu’à maturité.

     

    Qu’il pleuve ou qu’il vente, bonne mère ne se soucie point de son corps maigre,

    La rosée et le soleil ont blanchi sa tête remplie de peines,

    Mais elle est heureuse matin et soir auprès de ses enfants,

    Et à travers le temps ses berceuses apaisantes résonnent encore éternellement. 

     

                                     5.6.2009

     

     

     

     

     

     

     


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    Papy, conte-nous ta terre lointaine (17) 

     

    17. Quan Âm

     

     

    - Tu as beaucoup de jolies photos de ta terre lointaine, papy ! Mais pourquoi, dans les temples que tu as visités, on ne voit que des statues d’hommes ?

     

    - Mais non, mes chers petits-enfants, regardez donc cette photo-là : c’est bien une dame !

     

    - Vrai, c’est une dame ! Mais elle semble perdue parmi tous ces hommes ! Comment s’appelle-t-elle ?

     

    - C’est la déesse de la Miséricorde Quan Âm. Je vais vous raconter son histoire.

     

    Il était une fois une jeune fille d’origine modeste nommée Thị Kính qui vivait dans le royaume du Matin Calme, c’est-à-dire en Corée. Elle était très belle mais ne s’intéressait à rien d’autre que de rendre service aux personnes nécessiteuses.

     

    Sa beauté et sa gentillesse lui attiraient beaucoup de riches prétendants, mais elle les refusait tous, au grand dam de ses parents qui aimeraient bien la voir mariée pour leur offrir des petits-enfants. À la fin elle céda à leur pression et se maria avec un étudiant nommé Sĩ, de la famille des Sùng qui était aussi modeste que la sienne.

     

    Comme Sĩ était encore étudiant sans ressources propres, le couple s’installait chez les parents Sùng. Pendant que Sĩ se livrait jour et nuit à ses longues et difficiles études en vue du concours des lettrés de l’année suivante, Thị Kính faisait des petits travaux de couture pour gagner un peu d’argent.

     

    Un soir, Sĩ, trop fatigué, s’assoupit sur sa table de lecture. Alors Thị Kính abandonna son travail de couture en cours pour déplacer la lampe à huile posée sur la table afin que son mari ne se brûlât pas. En s’approchant, Thị Kính aperçut un poil qui poussait à rebours sous le menton de Sĩ.

     

    « Ce poil est un signe très néfaste ! Il faut que je l’enlève ! », se dit Thị Kính. En effet dans son pays, les gens croient qu’un tel poil porte malheur.

     

    Sitôt dit, sitôt fait : Thị Kính prit une paire de ciseaux de couturière et tenta de couper ce mauvais poil, sans faire de bruit pour ne pas déranger son mari qui dormait. Mais celui-ci se réveilla en sursaut et, en s’agitant, il se blessa à la gorge avec les ciseaux que Thị Kính tenait dans la main.

     

    - Pourquoi, veux-tu me tuer ? hurla-t-il, paniqué.

     

    Madame Sùng, qui dormait dans la pièce voisine, se précipita dans la chambre du jeune couple. Et en voyant la gorge ensanglantée de son fils qui criait, elle accusa violemment Thị Kính de tentative de meurtre. Il faut dire aussi qu’elle n’avait jamais apprécié que Thị Kính lui avait « pris » son fils unique.

     

    Thị Kính expliqua calmement à sa belle-mère et à son mari ce qu’elle avait voulu faire : simplement couper le mauvais poil du menton de son mari pour lui éviter tout malheur potentiel. Mais il n’y avait rien à faire, les faits étaient si évidemment contre elle. Le lendemain, elle fut chassée de la maison des Sùng.

     

    Thị Kính retourna vivre chez ses parents, où personne n’eut pitié d’elle, même pas ses propres parents qui en avaient très honte. Toutes ses anciennes amies ne voulurent plus avoir des relations avec une « sale meurtrière », comme elles l’appelaient.

     

    Méprisée et abandonnée de tous, Thị Kính était désespérée. Un matin, elle s’habilla de vêtements masculins et alla frapper à la porte de la pagode du village pour demander asile. Le bonze supérieur l’accueillit avec compassion, lui confia les travaux d’entretien du temple, et enfin lui permit d’étudier comme apprenti-bonze sous le nom de Kính Tâm (Cœur Respectueux). Mais, même déguisée en homme, Thị Kính allait être de nouveau poursuivie par son mauvais sort.

     

    La pagode, qui avait une grande renommée, était très fréquentée par les fidèles, principalement au 1er et au 15ème jour de chaque mois lunaire. Lors d’une cérémonie, une jeune fille remarqua la beauté du jeune bonzillon Kính Tâm et en tomba follement amoureuse, bien qu’elle sût que les bonzes, même apprentis, devaient faire vœu de célibat. Elle revenait souvent à la pagode et harcelait Kính Tâm de ses charmes. Mais Kính Tâm déclinait fermement ses avances.

     

    Au bout de quelques mois de séduction inutile, la jeune amoureuse éconduite devenait complètement hystérique. Puis, une nuit, toute frustrée, elle se donna sans plaisir à un voisin qui la convoitait depuis longtemps. Et elle en tomba enceinte.

     

    Neuf mois après, cette perverse accoucha en cachette d’un beau petit garçon dont elle ne savait que faire. Elle le déposa à la porte de la pagode avec une petite lettre déclarant que le bonzillon Kính Tâm en était le père. Kính Tâm ne pouvait que se taire, de peur de révéler son état de femme. Sa résignation était comprise par tous les bonzes présents comme un aveu de son forfait.

     

    Devant un tel scandale, Thị Kính fut chassée de la pagode avec l’enfant dans les bras. En outre, toujours dans ses habits d’homme, elle fut traduite devant le tribunal provincial qui la condamna à être fouettée en public de 50 coups de rotin.

     

    Abandonnée par tous, Thị Kính, toujours déguisée en homme, allait errer dans toute la région pour mendier de quoi nourrir « son » enfant. Malgré ses souffrances à la fois physiques et morales, elle serrait les dents pour supporter les insultes et les railleries que lui adressaient les passants. Sa seule consolation était l’enfant qui la suivait partout et qu’elle élevait dignement en dépit de leur pauvreté.

     

    Au bout de six ans d’errance et de mendicité, l’enfant a bien grandi. Mais Thị Kính était épuisée. Un soir, très malade, elle revint à la pagode pour demander de l’aide. Mais c’était trop tard, et avant que les bonzes pussent faire quoi que ce fût, elle s’affaissa et mourut.

     

    Le lendemain, en faisant la toilette de son cadavre en vue d’un enterrement de charité, les bonzes s’aperçurent avec surprise que leur ancien confrère Kính Tâm était en réalité une femme. Alors le Bouddha apparut et leur dit :

     

    - Voilà une sainte femme. Elle mérite que je la nomme Quan Âm, la déesse de la Miséricorde.

     

    Quan Âm signifie en effet Celle qui voit et qui entend les misères du monde. Depuis cette déclaration du Bouddha en sa faveur, le culte de la déesse Quan Âm s’est propagé de la Corée à tous les pays d’Extrême-Orient, Chine, Japon, Viêt Nam, etc…C’est pourquoi l’on voit sa statue dans presque toutes les pagodes.

     

    Ainsi, mes chers petits-enfants, si un jour vous avez de la peine, faites une petite prière à Quan Âm, et elle vous viendra sûrement en aide !

     

    Et quand vous subissez une injustice calomnieuse, dites : « c’est comme l’injustice subie par Thị Kính ! ». C’est une expression qui est utilisée dans le langage courant de ma terre lointaine.

     

     

    Sources.

     

    ‘‘Quan Âm Thị Kính’’, in Nguyễn Đổng Chi, Kho tàng truyện cổ tích Việt Nam (Le trésor des légendes et des contes du Việt Nam), op. cit., t. 2, 1377-1380.

     

    ‘‘La sainte à l’enfant’’, in Phạm Duy Khiêm, Légendes des Terres Sereines, Taupin et Cie Éditeurs, Hanoi, 1943, pp. 27-32.

     

     

     

     


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