• Thế Lữ (4)

     Un novateur 

     

    Chiều

     

    Cảnh vắng. Trời hanh. Giáng mai chiều,
    Buồn xa ngưng lại nỗi đìu hiu...
    Bỗng đâu xao xuyến cây reo gió,
    Bụi chạy đường khô lá đuổi theo.

     

    Traduction :

    Soir

     

    Paysage désert. Froid sec. Dans la lumière jaune du crépuscule,

    La mélancolie lointaine s’arrête dans la solitude…

    Soudain émus, les arbres appellent le vent,

    Les poussières courent sur la route sèche, et les feuilles s’envolent en les poursuivant.

     


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    Thế Lữ (3)

     Un novateur 

     

    Trưa

     

                                       Đường nắng. Trong dâu tiếng nói cười

                            Bay ra, ròn rã ghẹp bên tai.
                           Ngừng chân, rẽ lá tìm. Im phắc :
                           Vàng rọi lưa thưa, chẳng mấy người.

     

       

    Traduction :

                                                          Midi

                      Sur le chemin ensoleillé. Du champ de mûriers des rires

    Résonnent éclatants jusqu’à mes oreilles.

    Je m’arrête, cherche en écartant les feuilles. Silence immédiat :

    Sous le soleil tamisé, personne ne se trouve là.

     


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    Thế Lữ (2)

     

    Un novateur 

     

    Sáng

     

    Nắng soi áo trắng hoe đào
    Theo cô đội nón kia vào trong sương.
    Hơi lam xóa giải chân làng,
    Ta đi, không biết con đường về đâu ?

     

    Traduction :

                             Matin

     

    Le soleil éclaire la robe blanche d’une couleur de pêche

    En suivant cette demoiselle et son chapeau conique dans la brume.

    Des vapeurs bleues effacent le chemin du village,

    Et je marche, sans savoir où il aboutit, vers quel rivage ?

     


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    Thế Lữ (1)

     

    Un novateur 

     

    Thế Lữ est l’anagramme du prénom de Nguyễn Thứ Lễ (1907-1989), l’un des fondateurs du groupe littéraire Tự Lực (Par ses propres forces) créé en 1933 qui a révolutionné la littérature viêtnamienne durant les deux décennies précédant la Deuxième Guerre Mondiale. En effet, à sa création, ce groupe dont l’initiateur était Nhất Linh Nguyễn Tường Tam (1905 - 1963) se proclama : ‘‘Toujours nouveau, jeune, aimer la vie, avoir un esprit combatif, et croire en le progrès. Suivre l’idéologie populaire, refuser le caractère élitiste. Respecter la liberté individuelle. Faire savoir aux gens que le confucianisme est devenu anachronique. Appliquer des techniques occidentales à la littérature de l’Annam’’.

     

    Bien que né à au hameau de Thái Hà à Hanoi, le jeune Nguyễn Thứ Lễ reçut ses premières humanités au lycée français Bonnal à Hải Phòng de 1925 à 1928, où il eut l’occasion de participer aux mouvements nationalistes menés par les lettrés Phan Chu Trinh (1872-1926) et Phan Bội Châu (1867-1940). Il s’inscrivit aussi à l’Association de la Jeunesse Révolutionnaire mais, étant catholique, il refusa de devenir membre du Parti Communiste issu de cette association en 1930.

     

    Après la classe de troisième, il quitta le lycée pour s’inscrire à l’école des Beaux Arts de Hanoi pendant quelque temps, avant de se lancer dans une carrière de poète, de romancier, de journaliste et de dramaturge.

     

    En 1935, Thế Lữ publia son recueil de poésie Mấy vần thơ mới (Quelques vers nouveaux) qui eut un retentissement considérable : il venait d’ouvrir la voie à la ‘‘nouvelle poésie’’ qui allait enflammer la jeunesse et attirer de nouveaux talents tels que Xuân Diệu, Huy Cận, Nguyễn Đình Thi, etc… Mais bien vite il abandonna la poésie pour se consacrer aux romans - il fut le premier auteur de romans policiers du Viêt Nam - et au théâtre.

     

    Et c’est le théâtre - qu’il commença dès la fin les années 1920 - qui allait occuper le reste de sa vie. Pendant la ‘‘Guerre d’Indochine’’ contre les Français, ses troupes remontaient le moral des maquisards avec des pièces patriotiques, et après l’indépendance du Nord Viêt Nam en 1954, il devint le premier président de l’association nationale des artistes de théâtre.

     

    Thế Lữ mourut en 1989 à Hồ Chí Minh Ville (ex-Saigon) dans le respect de tous. Et personne n’oublie sa contribution, courte certes mais décisive, à la ‘‘nouvelle poésie’’ viêtnamienne.

     

     


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  • Hàn Mặc Tử  (12)

    Un malheureux prodige 

      

     

            Hãy đón hồn anh

     

    Dưới túp lều tranh, trên võng tre,
    Tứ bề cửa khép với phên che,
    Kép mền ủ kín toàn thân lại
    Để thả hồn bay, gửi mộng về.

     

                         (Xuân như ý)       

     

    Traduction :

     Tu veux bien accueillir mon âme

     

    Dans la cahute au toit de chaume, et sur le hamac en bambou tressé,

    Entre quatre minces claies qui peuvent à peine me protéger,

    J’étale une double couverture sur tout mon corps recroquevillé

    Pour laisser mon âme s’envoler et faire revenir les rêves passés.

     


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  • Hàn Mặc Tử  (11)

    Un malheureux prodige 

      

    Trút linh hồn

     

    Máu đã khô rồi, thơ cũng khô…
    Tình ta chết yểu tự bao giờ ?
    Từ nay trong gió, trong mây gió,
    Lời thảm thương rền khắp nẻo mơ.

    Ta còn trìu mến biết bao người,
    Vẻ đẹp xa hoa của một thời
    Đầy lệ, đầy thương, đầy tuyệt vọng
    Ôi! giờ hấp hối sắp chia phôi.

    Ta trút linh hồn giữa lúc đây,
    Gió sầu vô hạn nuôi trong cây.
    - Còn em sao chẳng hay gì cả ?
    Xin để tang anh đến vạn ngày.

                               (Đau Thương)

     Traduction :

     

              Rendre l’âme

     

    Le sang a séché, et la poésie a  aussi séché…

    Depuis quand mon amour est-il mort dans sa juvénilité ?

    Désormais dans le vent, dans le vent et les nuages,

    Des lamentations vont gémir dans tous les rêves.

     

    J’aime affectueusement encore tant de gens,

    Et les splendides beautés d’un ancien temps

    Plein de larmes, plein de pitié, plein de désespoir,

    Que, hélas ! l’agonie va plonger dans le noir.

     

    Je rends l’âme car ce moment est arrivé,

    Et dans les arbres le vent gardera sa tristesse pour l’éternité.

    - Et toi, petite sœur, pourquoi n’en sais-tu rien du tout ?

    Je t’en prie, porte mon deuil pendant dix mille jours.

     

     

     


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         Jeu poétique

     

    Composer un poème

    Répondant à un thème

    Serait très stimulant

    Pour mon cerveau branlant.

     

    Mais les bons mots que j’aime

    Reviennent avec peine

    Dans mon isolement

    De moins en moins plaisant.

     

    Car ce maudit grand âge

    Est vraiment un naufrage,

    Disait un général*.

     

    - Hé, cesse de pleurer

    Et finis ton sonnet

    Jusqu’à son point final !

     

    * Le général De Gaulle.

               

                       13.5.2023

     


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